4 millions de femmes sont concernées par la précarité menstruelle depuis 2023, d’après l’association Les Règles Élémentaires. Dans le monde, c’est plus de 500 millions de femmes concernées.
Dans le cadre de l’organisation d’un évènement autour de la précarité menstruelle, l’équipe O2 Radio a décidé de mettre en place une collecte de dons avant et pendant l’évènement. Plusieurs questions peuvent se poser autour de ce sujet donc nous sommes venus à votre rencontre. Pour « préparer le terrain », nous avons pris cette expression à la lettre et nous avons mené une enquête sous forme de micro-trottoir. Ainsi, dans les rues de Cenon et de ses villes voisines, nous avons recueilli près de 60 témoignages, tant féminins que masculins.
Précarité menstruelle : un tabou qui coûte cher
De manière générale, les femmes connaissent la notion de précarité menstruelle et une partie d’entre elles en ont souffert en fonction de leur tranche d’âge. Sur 40 femmes âgées de 18 à 50 ans, 39 pensent que les protections menstruelles devraient être gratuites, que ce soit pour les étudiantes ou le reste de la population : « Je pense que, tout comme les préservatifs gratuits, il faudrait au minimum aider à l’achat des protections. » De leur côté, l’ensemble des hommes interrogés sont d’accord avec les femmes, pour une fois, car tous avouent ne pas connaître le prix des protections menstruelles mais affirment tout de même : « C’est cher et ce n’est pas normal qu’elles doivent payer pour ça, c’est naturel. »
Les règles de la pollution
35 femmes sur 40 savent que les protections hygiéniques jetables ont un fort impact environnemental :
« […] Dans les compositions, si on fait un minimum attention, on se dit “Je vais avoir un cancer à 20 ans.” Tu regardes, tu vois “pétrole”, tu te dis “C’est quand même très très proche de mon intimité, le pétrole, là.” »
Cependant, aucune d’entre elles n’est prête à sacrifier son budget alimentaire pour autant : « Il faut faire des choix. »
Règles sous silence
77,5 % des femmes interrogées trouvent que le sujet des menstruations reste tabou en société, malgré des efforts fournis. Toutefois, elles affirment qu’entre femmes (amies et famille), « Le sujet est bien plus ouvert qu’il n’a pu l’être. » Pourtant, du côté des hommes, la question est sans appel puisque 94 % d’entre eux disent n’avoir aucune gêne à parler de menstruation avec leur entourage féminin : « Non, je ne suis pas gêné, car ce sont des problèmes que nous, en tant qu’hommes, on ne peut pas forcément comprendre, mais on peut toujours essayer et les aider. »
Justement, en parlant d’aide, aujourd’hui, 31 femmes sur 40 pensent que les médias et l’éducation abordent ce sujet mais mal ou pas suffisamment de leur point de vue, et encore moins la notion de précarité menstruelle : « On survole trop le sujet en cours de SVT, par exemple. Les jeunes filles qui ont leurs premières règles ne savent souvent pas comment réagir. »
Règles à l’école ?
Pas de panique, les distributeurs de protections menstruelles vous ont déjà sauvé plus d’une fois : « C’est super utile ! Surtout pour les têtes en l’air comme moi. » Vous soutenez toutes la mise en place de ces distributeurs dans les écoles, collèges et lycées et encouragez ce dispositif à évoluer : « Il faudrait aussi les distribuer dans les écoles privées, par exemple. » « Non seulement ça aide les jeunes, mais ça démocratise le sujet. »
Démocratiser ou pas, la majorité d’entre vous, messieurs, affirmez avoir déjà écouté occasionnellement une femme se confier sur ses menstruations (douleurs, anecdotes, etc.) : « Je suis généralement à l’écoute. » « […] Ma femme et ma fille peuvent tout me dire. »
Si la majorité des personnes interrogées s’accordent sur la nécessité d’un accès gratuit aux protections menstruelles, qu’attendons-nous pour en faire une réalité ?
Thème important et très bien traité dans cet article !
Bonjour, nous vous remercions pour votre commentaire ! 🙂