Trouver son orientation à 15 ans ?

On croirait se tromper, mais c’est bien ce qui est demandé aux jeunes aujourd’hui. Entre la pression face aux choix d’orientation, les moyens d’y parvenir, les stages et alternances ou encore les jobs étudiants qui ne permettent toujours pas de payer le loyer, les étudiants s’y perdent.

Trop de choix…

Depuis la réforme du bac en 2018, plus de profils littéraires ou scientifiques, mais bien des profils créés de toute pièce par les étudiants, notamment avec des spécialités et des filières dites technologiques. Pourquoi tant d’étudiants se cherchent alors encore ?

Sur un échantillon de 113 jeunes interrogés, de la troisième à la terminale, 37,2% considèrent ne pas suffisamment connaître les possibilités d’études qui s’offrent à eux après le BAC. Cela pourrait expliquer que 72,6% d’entre eux se sentent stressés par leur choix d’orientation. 

Parcoursup, une plateforme qui laisse sans voix…ou sans certitude ?

Ces incertitudes face à l’orientation impactent les choix des jeunes. C’est là qu’intervient Parcoursup, la plateforme permettant aux étudiants de se préinscrire en première année d’études supérieures.

Une majorité des répondants (27,4%) déclare chercher son orientation de manière très active. C’est pourquoi, de nombreux ateliers, conférences et salons sont mis en place pour aider les étudiants à trouver leur voie. Notons également les différentes alternatives comme le Service Civique et les passerrelles régies au sein même de certaines universités, qui permettent de se réorienter facilement, rapidement et qui sont encore peu connues du jeune public.

Tout pour l’expérience !

Une fois le cap de l’admission franchi, un autre défi attend les étudiants. Au-delà des cours théoriques, il leur faut aussi affronter la réalité du terrain avec des stages ou une alternance.

Malheureusement, souvent qualifiés de « trop peu expérimentés », les demandeurs de stages et d’alternance ne savent plus comment démarrer. Selon une enquête menée par Seekube, 40 % des étudiants mettent plus de trois mois à décrocher un stage ou une alternance. Aujourd’hui, certains étudiants peuvent se voir refuser l’accès à leur deuxième année d’études supérieures à cause de cette difficulté.

Un job pour tous, pour qui ?

Lorsque ces opportunités professionnelles se font rares ou difficiles d’accès, nombreux sont les étudiants à se tourner vers des petits boulots pour financer leur quotidien.

En 2025, environ 714 000 étudiants en France occupent un emploi en parallèle de leurs études, selon la Gazette du Midi. Bordeaux regorge de bars, restaurants et commerces, mais trouver un job étudiant relève parfois du parcours du combattant. Les employeurs sont submergés de CV et pour couronner le tout, les places partent vite. Sans parler des conditions de travail qui ne permettent pas toujours de garder un rythme scolaire (horaires de nuit, pression dans la restauration, etc.).

Un loyer oui, mais à quel prix ?

Même en cumulant des petits jobs, les étudiants peinent à couvrir l’ensemble de leurs dépenses.

Alors que les jobs étudiants et alternances se font de plus en plus rares, les loyers bordelais se font de plus en plus chers. Derrière une image carte postale de cette ville, est-ce vraiment un bon plan pour les jeunes ? ​Un étudiant qui gagne 700 € et paie 550 € de loyer y consacre environ 78 % de son revenu. Dans les faits, même en retombant sous les 30% à 36 % de recommandations financières de l’ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement), c’est souvent irréaliste pour les étudiants sans alternance de subvenir à leurs besoins.

De source sûre, le chemin vers l’avenir est loin d’être un long fleuve tranquille. Cependant, ces constats mettent en lumière l’urgence d’accompagner davantage les étudiants, tant dans leur orientation que dans leur insertion professionnelle et leur accès au logement. Entre le stress des choix précoces, les difficultés à décrocher un stage ou un job étudiant, et des loyers toujours plus élevés, la précarité étudiante à Bordeaux, et ailleurs, n’est plus à ignorer.

Si les jeunes sont l’avenir, encore faut-il leur en laisser les moyens.

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